Toute vérité n'est pas bonne à dire... ft Castiel

Ça faisait un mois que Kendall évitait le plus possible ses parents. Un mois qu’elle n'acceptait les visions conférence qu'avec son petit frère, un mois qu’elle se mentait à elle même. Un mois aussi qu’elle avait rencontré Castiel et qu’elle avait décidé de le ranger dans un coin de sa tête. Kenny n'avait parlé à personne de ses soupçons, préférant se dire que cela n'était qu'un mauvais rêve. Pourtant Mère destinée avait décidé de se rappeler à son bon souvenir. En effet, la jeune femme avait pris la décision de se présenter en tant que rédactrice dans le journal du campus. Histoire de la tester, la rédac en chef lui avait donné un sujet et pas n’importe quel sujet. Kendall devait interviewer le directeur de la Wilde Galerie.

Oui Wilde.

Comme Castiel Wilde. Celui la même qu’elle s’était forcée à oublier, de ranger dans un coin de sa tête afin de reprendre sa vie d’avant. Mais apparemment, ce n’était pas possible ! Kendall avait donc affiché son plus beau sourire, pris l’adresse et était partie en direction de la galerie de cet homme.

Une fois devant la porte, Kendall se contenta de rester comme une idiote la main sur la poignée pendant quelques minutes. Puis, comme si elle avait trouvé le courage qui lui manquait, elle pénétra dans la galerie. La jeune femme jeta un coup d’oeil circulaire à la pièce et repéra celui qu’elle était venue voir. C’était plutôt étrange de le voir dans un contexte professionnel alors que la première fois qu’ils s’étaient vu… Bref, elle chassa cette image de tête (oui, elle était devenue plutôt forte à ce jeu) et s’avança vers Castiel

-Hum.. Bonjour Monsieur Wilde. Je sais pas si vous vous souvenez de moi mais on s’est croisé un soir en boite de nuit. Je suis Kendall Lancaster, la fille de Merededith.

Elle lui adressa un sourire puis s’attarda sur son visage. Toutes les choses q’elle n’avait pas vu à leur première rencontre lui sautaient un peu en pleine tête. Il y avait des ressemblances c’étaient certains, alors comment avait-elle fait pour ne pas les voir ?

-Je suis étudiante à Colombia et l’une des rédactrice du journal du campus. J’aimerai vous interviewer, si vous êtes d’accord.

Une journée tranquille dans la vie de Cas. Enfin à peu près. Cette semaine, avait débarqué un jeune homme qui prétendait être son fils. Un allemand de 17 ans, aux cheveux décolorés à l'extrême. Castiel attendant les résultats du test de paternité pour savoir quoi faire. Même s'il cherchait déjà dans sa tête comment formuler ça, face à Alex et Roy. Salut les garçons, je vous présente votre grand frère ! Quelle vie franchement... Alors au boulot, il essayait de ne pas penser à tout ça. Il restait pro et ne voulait pas emmener ses soucis personnels sur son lieu de travail.

C'était une journée normale à la galerie. Des visiteurs allaient et venaient. Dans une heure il allait recevoir un artiste fraîchement débarqué, et décider s'il allait le laisser exposer quelque chose dans ses murs. En parlant de murs, Castiel était au rez de chaussée, à voir des choses et d'autres avec la réceptionniste. Puis on le sortit de ses pensées. Une jeune voix féminine. Il tourna la tête pour découvrir un visage qui lui disait quelque chose. Ah oui, Kendall, la jeune fille croisée dans des circonstances lugubres dans le bar l'autre soir, la fille de Meredith. Il hocha la tête à ses paroles. Bien sûr qu'il se souvenait d'elle.

Bonjour Miss Lancaster, bien sûr que je me souviens de vous.

Elle avait également meilleure mine que l'autre jour. Une fois sobre, sans un quelconque effet de l'alcool dans les parages, elle faisait bien plus fraîche que l'autre fois. C'était vraiment une très jolie jeune fille. Meredith avait bien réussi les choses. Ensuite, Kendall expliqua la raison de sa présence ici. Apparement, elle était rédactrice au journal du campus de Colombia, et venait ici pour l'interviewer. Bien sûr qu'il était d'accord. Une petite interview pour un journal étudiant n'allait pas le tuer non plus.

Vous tombez bien, j'ai une heure creuse avant de rencontrer un potentiel client. Vous me suivez ?

Avec un sourire poli, il lui fit signe de le suivre. Il l'emmena alors dans les coulisses de la galerie, et poussa une porte privée. Derrière, Un couloir avec quelques portes, et au bout, son bureau. Il ouvrit cette porte et la tint ouverte pour que la jeune femme entre à son tour. Une pièce de taille normale avec au milieu le bureau de Castiel sur lequel il y avait son écran et clavier d'ordinateur, plus quelques dossiers sur le coté. Devant son bureau il y avait deux chaises pour les gens qu'il recevait comme maintenant. Quelques étagères avec d'autres dossiers, une décoration simple pour n'étouffer personne, et une photo de famille sur le bureau, voilà un peu l'endroit.

Vous voulez peut être boire quelque chose? Café ? Thé ?

Demanda t-il à Kendall en fermant la porte. Il la laissa s'installer face au bureau pendant qu'il contournait ce dernier.

Bon, au moins Monsieur Wilde se souvenait d’elle. Pour une fois docile, Kendall suivit le galériste  jusqu’à son bureau. Décoration simple. Tellement que le regard de la jeune femme fut aussitôt attiré par l’unique photo de la pièce qui se trouvait un peu de travers sur le bureau de Castiel, si bien que la française pouvait la regarder.  Cette dernière représentait Castiel, un petit garçon et un ado qui ne devait pas être beaucoup plus jeune que Kendall. S’agissait-il de ses enfants ? Il avait une femme ? Ou peut-être une ex-femme ?

-Vous voulez peut être boire quelque chose? Café ? Thé ?

-Hum…? Euh…Je veux bien un thé s’il vous plait, dit-elle en s’installant.

Vu son état, il était préférable qu’elle se tienne loin de la caféine. Une fois en face d’elle, Castiel décrocha son téléphone afin de passer commande à son assistance, laissant à Kendall le soin d’observer à nouveau la photo. Le petit garçon semblait assez mignon,  blond, les yeux foncés tandis que l’autre avait un peu une tête de demeuré avec son sourire à la Stiles de Teen Wolf.

-Ce sont vos fils ? demanda-t-elle de manière un peu trop curieuse.

Ba oui, chassez le naturel, il revient au galop. Kenny avait toujours été curieuse. et c’était surement l’un de ses plus grands défauts. Néanmoins l’étudiante s’était rendue compte que la question n’était pas vraiment professionnel et s’en excusa aussitôt.

-Alors j’ai pensé qu’on pourrait commencer par un rapide tour de votre vie, vos études tout ça et ensuite on pourrait parler de votre galerie et des artistes que vous exposez, comment vous les choisissez et si vous êtes du genre à exposer des petits nouveaux.

Pour la première partie de cette interview, Kendall pouvait aisément chercher des réponses sur le net. Mais étrangement, la jeune femme voulait l’entendre de sa bouche.

Et bien ce sera du thé pour tout le monde alors ! Castiel passa commande à son assistante pendant que Kendall prenait tranquillement place. Ah ses fils ? Castiel regarda a son tour la photo. Aussitôt il pensa à Dorian. Il manquait ce jeune homme sur cette photo, même si tout n'était pas officiel. Oh et pas de soucis, elle n'avait pas à s'excuser de quoi que ce soit.

Oui, ce sont mes fils. Le petit c'est Roy et le plus grand Alex.

Il n'était pas obligé d'y répondre mais tant pis. Il écouta alors tranquillement ce que la jeune femme lui dit, quand à un rapide tour de sa vie, ses études, et puis tout ce qui concerne sa galerie. D'accord ! Avant qu'il ne réponde on toqua à la porte. Cas invita la personne à entrer, son assistante, qui salua Kendall au passage avant de déposer le thé de la jeune femme et de son patron sur le bureau avant de repartir. Il prit place à son tour derrière le bureau et regarda Kendall dans les yeux avant de commencer.

Bon, un tour rapide de ma vie c'est ça ? Et bien je suis né à Moscou, le 11 novembre 1980 si ça vous intéresse. A mes treize ans suite à la mutation de mon père nous avons déménagé à Londres ou j'y suis resté jusqu'à mes 25 ans.

Il lui passa les détails de sa vie privée, genre la mort de ses parents à ses 15 ans. Inutile de le savoir. Jusqu'ici il avait bien voyagé. Il ne s'était pas contenté de changer de ville, mais de pays aussi. Certes ce n'était pas lui qui avait décidé d'aller vivre à Londres, mais ça n'était en venant ici à New York. Il prit une gorgée de thé avant de continuer.

C'est la bas que j'ai développé une passion pour l'art, sans pour autant me considérer comme un artiste. Après mes études en Arts, j'ai eu un poste au National Gallery. Et c'est une connaissance qui m'a parlé de cette galerie à vendre.

C'est que ça faisait loin quand il y pensait !

Du coup à 25 ans, j'ai ouvert cette galerie, et j'ai bossé dur pour qu'elle devienne ce qu'elle est aujourd'hui.

Voila pour un petit appercu de sa vie professionnelle. Sa vie privée quand à elle, on évitera d'aborder le sujet. Du moins, sauf si c'est utile pour son interview.

Des questions ?

Sait on jamais hein !

Si son résumé la satisfaisait, tant mieux alors. Castiel eu un sourire quand la jeune femme posa la question qui consistait à savoir quand il avait connu sa mère. Mais il ne s'en offusqua pas. Elle était curieuse c'était normal. C'est pas comme s'il avait été son dealer de l'époque ou quelque chose de glauque comme ça !

Je ne voudrais pas causer du tord à votre père surtout.

Castiel avait eu lui même sa dose de soucis conjugaux, il ne voulait pas être à l'origine d'autres ! Oui certes il l'avait peut être déjà été, ne serait ce qu'en étant l'amant de quelques femme ou hommes mariés au courant de sa vie. Mais en fait, ne voyant pas en quoi ça pourrait poser de problèmes, il se dit qu'il pouvait bien répondre à la jeune demoiselle.

Mais pour vous répondre, c'était au mois de Juillet. Juillet 95 pour être précis.

Si c'est ce que voulait la jeune femme, c'était de la précision, c'est tout ce dont il se souvenait au niveau des dates. Ils avaient fricotés ensemble pendant une ou deux semaines, pas vraiment plus. Lui de tout de façon, venait d'avoir 15 ans, et était en pleine découverte des joies du corps ! Enfin il allait lui passer les détails. Bon, puisqu'elle avait ammené le sujet sur la table, elle n'allait pas lui en vouloir de poser à son tour une question qui n'avait rien à voir avec l'interview de base non ?

Mais au fait, comment ça se fait qu'elle ai gardé une photo de moi ?

Et pour être franc, Castiel ne se souvenait même plus avoir pris une photo avec elle. De tout de façon, ça faisait un moment et ses souvenirs étaient un peu flou avec le temps.

Il ne voulait pas causer de tord à son père ? Kendall lâcha un petit ricanement tant c’était comique comme réplique. Mais à dire vrai, elle en voyait pas comment il pourrait causer du tord à son père. Enfin ce n’était pas de sa faute à lui Castiel si Louis avait elevé sa « possible » fille. Ce n’était pas non plus de sa faute si Meredith était tombée enceinte lors de l’été 95 et qu’elle ne l’avait pas mis au courant. Enfin, si… Il fallait être deux pour faire un enfant donc pour ça, Il était hors de question que Kenny le plaigne mais pour le reste … Car oui, maintenant elle en était sûr. Il y avait trop de concordance. C’était bel et bien son père.

Mais au fait, comment ça se fait qu'elle ai gardé une photo de moi ?

-J’en sais rien, dit-elle d’une petite voix.

C’est vrai ça, pourquoi Meredith avait-elle gardé une photo si c’était pour cacher la vérité à sa fille ? Mais peut être que Kendall n’était pas la seule à ne pas être au courant. Peut-être que Meredith avait également menti à son mari, faisant passer cette petite fille pour la sienne ? Non, ça ne tenait pas. Son père avait dit rencontrer sa mère à Paris en juillet. Il était tout aussi fautif qu’elle.

-Peut-être parce que je viens d’avoir dix-neuf ans.

Elle avait dit ça comme si ça expliquait tout, qu’avec ce simple chiffre, il pouvait comprendre la chose.

-Peut-être aussi parce qu’ils m’ont menti pendant 19 ans justement.

Est-ce qu’il y avait un meilleur moyen d’annoncer ce genre de chose à un homme ? Qu’il avait une fille caché ? Kendall n’en savait rien, la réponse était surement oui mais en même temps c’était bien la première fois qu’elle faisait ça.

Bon, le russe ne saura pas pourquoi Meredith avait gardé une photo d'eux, datant de cette époque. Tant pis, de tout de façon ça n'allait pas changer grand chose à sa vie non plus. Normalement.
Mais ce que sortit Kendall fut on ne peut plus étrange. Castiel fronça les sourcils. Parce qu'elle venait d'avoir dix neuf ans ? C'était censé lui dire pourquoi du comment ? Il aurait peut être du préciser que, malgré tous les talents qu'on pouvait lui prêter, le don de lire dans les pensées n'en faisait pas partie ! Blague mise à part, il n'arrivait pas à suivre ce que disait la jeune femme, pour la simple et bonne raison que ça n'avait aucun sens. Du moins à ses yeux. Et puis la seconde phrase de Kendall acheva de le perdre pour de bon !

Attendez, j'ai bien peur d'être perdu.

Pas que la jeune fille ne s'exprimait pas bien, mais qu'il avait tout bonnement perdu le fil de la conversation. Quel rapport avec l'âge de la jeune femme ? Dix neuf ans. Oui ça faisait un peu plus de dix neuf ans maintenant qu'il avait rencontré Meredith, et que, par hasard, c'était aussi l'âge de Kendall. Oui le hasard fait de drôles de choses mais bon...

Pourquoi penser que vos parents vous ont menti, durant toute votre vie ?

Et puis aussi, pourquoi lui raconter tout ça à lui ? Il ne savait pas comment, mais il sentait qu'il y avait un truc énorme qu'il n'arrivait pas à saisir. Peut être tellement énorme qu'il ne vit pas de suite. Et franchement, la, maintenant, il avait peur de savoir ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire.

Y a t-il quelque chose que vous voulez me dire ?

Etait ce des messages cachés qu'il devait voir dans les réponses de la jeune fille ?

A juste titre, Castiel Wilde semblait complètement perdu. Ou alors peut-être qu’il se voilait la face ? En tout cas, l’heure était venue pour Kendall de dire les résultats de sa conclusion. Maintenant qu’elle avait avoué la chose à demi mot, il n’était plus possible pour elle de faire marche arrière Plutôt mal à l’aise, Kendall passa sa main dans ses cheveux, avant de poser son petit carnet et son stylo.

-Mes parents m’ont dit qu’ils s’étaient rencontrés pendant l’été 95. A Paris. Ils ont dit aussi que je suis née 7 mois plus tard. Vous, vous dites que vous avez connu ma mère en juillet 1995, à Londres. Et il y a la photo.

Kenny inspira brusquement, tentant de calmer sa respiration et surtout de faire partir la petite boule d’angoisse qui s’était formée dans sa gorge.

-Et vous avez un…Un grain de beauté là, reprit-elle en montrant celui qu’elle avait elle même sur la joue.

C'était un détail minime, voir dérisoire mais quand la première fois qu'elle avait eut des doutes, c'est ce que Kendall avait vu en premier lieu, comme une sorte de signe de reconnaissance

Je sais que... J'aurai pu rien dire et le cacher mais je...Je pouvais pas.

Kendall avait essayé, vraiment. Mais ça avait été au dessus de ses forces. Et quand bien même elle avait dit tout ça, quand bien même il devait avoir compris là où elle voulait en venir, la jeune femme ne se sentait pas prête à prononcer ces mots.  

M'obligez pas à le dire à voix haute s'il vous plait.

Il écouta attentivement ce qu'elle lui disait. Il y avait une horrible coccordance au niveau des dates. Lorsqu'elle évoqua le grain de beauté, Castiel su de suite de quoi elle parlait. Ses yeux bleus s'ouvrirent lentement, comprenant ou elle voulait en venir. Oh non pitié qu'elle ne dise rien à haute voix ça serait encore pire !

Non ce n'est pas …

Pas possible ? Si bien sûr, mais il voulait dire … Sérieux ? Elle ? Sa fille ? Castiel ne su pas quoi dire ou quoi faire. Pendant une minute entière il eu l'impression de faire de l'apnée, manquant d'air. Castiel se leva, et s'approcha de sa fenêtre. Non, pas pour s'y jeter, de tout de façon de cette hauteur ça ne le tuerait pas. Non juste histoire se retrouver seul avec ses pensées.
Finalement, Castiel se décida à parler. Il se retourna alors et regarda Kendall. Pour sûr, c'était une magnifique jeune fille. S'il était son père ça expliquait tout … Enfin, l'heure n'était pas à l'humour. Parce que même si Cas n'y croyait pas ou ne voulait pas y croire, cette histoire le troublait. Ne pensait il pas lui aussi que cette fille lui rappelait quelqu'un ? Il pensait à Méredith vu qu'il l'avait connue, mais ne lui faisait elle tout simplement pas penser à lui ? Oh non laissez le respirer …

Je vous l'accorde, ça fait beaucoup … mais, ça ne peut être qu'une immense coïncidence vous ne trouvez pas ?

C'est pas ça, mais il avait un 2eme mome illégitime sur le feu ! Mais, même sans ça, il allait falloir le convaincre un peu plus. Pour ce Dorian, il avait eu la mère au bout du fil qui lui a finalement confirmé l'histoire. Mais la ?

Certes, les dates ça correspond peut être. Ok, il y a ce grain de beauté. Et peut être a t-on d'autres points communs, mais vous ne croyez pas que c'est un peu tiré par les cheveux ?

Des points commun on en a aussi avec des étrangers non ?

Maintenant qu’elle avait enfin dit ce qui lui trottait en tête, est-ce que Kendall se sentait mieux ? Pas vraiment. Pas du tout même. Comme si elle se retrouvait dans le bureau du directeur, dans l’attende d’une grosse engueulade ou de l’annonce d’une quelconque punition, elle observa Castiel, le laissant assimiler ce qu’elle venait de dire. MVEP (ce surnom ne pouvait plus vraiment être utilisé, n’est-ce pas ?) se leva pour aller à la fenêtre puis, après un temps qui sembla interminable à Kendall, il se tourna vers elle.

Je vous l'accorde, ça fait beaucoup … mais, ça ne peut être qu'une immense coïncidence vous ne trouvez pas ?

Une coïncidence ? Il était vraiment sérieux ? Alors quoi ? C’était une coïncidence si sa mère avait gardé sa photo ? Une coïncidence que ses parents lui aient menti ? Encore une coïncidence si les dates correspondaient parfaitement ? Qu’est-ce qu’il voulait d’autre ? Castiel fini de l’achever en laissant sous-entendre que c’était un peu tiré par les cheveux.

Oui, encore une fois Kendall était purement égoïste. Peu importe si elle aussi avait crut à des simples coïncidences à un moment donné. Aujourd’hui, ce que l’étudiante voulait, ce n’était certainement pas un mec qui lui parle de concordance dans les dates. Kenny n’avait pas envie d’entendre dans la voix de l’homme qu’elle avait en face d’elle une quelconque trace de peur ou d’hésitation. C’était lui l’adulte, lui qui avait fauté, c’était à lui de dire qu’il allait trouvé une solution, arracher la vérité à ses parents et certainement pas à elle, Kendall 19 ans a qui on avait menti toute sa vie.

-Vous êtes con ou quoi ? dit Kendall en se levant. Je… Vous… Non mais …

Voilà qu’elle en perdait son latin. Mais comment pouvait-elle lui expliquer ce à quoi elle s’attendait. Bien sûr, elle n’espérait pas qu’il lui fasse un énorme sourire en la faisant tournoyer dans les airs mais c’est sûr qu’elle ne s’était pas attendu à ce qu’il rejette une sorte d’évidence.

-Vous voulez quoi ? Que je vous donne un mot de mes parents ? Ba vous savez quoi ? Depuis que je vous ai rencontré dans ces fichus toilettes, je leur parle plus parce que par, pur coïncidence, ils m’ont menti sur leur rencontre. Mais bien sûr ça ne prouve rien ! ET PUIS PEUT ËTRE QUE MA MERE EST JUSTE UNE TRAINEE ET QU’ELLE A COUCHE AVEC VOUS EN JUILLET A LONDRES ET EN JUILLET A PARIS ! PEUT ETRE QU’ELLE ETAIT AUX DEUX ENDROITS AU MEME MOMENT !

Bon là, elle pétait quelque peu une durite

Bon, qu'elle insinue qu'elle serait sa fille, c'était une chose, mais de la à le traiter de con … Oh, on ne traite pas son père de con tout de même non ? Oui bon, pour le moment Castiel était en plein doute. Mais s'il doutait c'est bien que quelque part, il savait que ce n'était pas des conneries ce qu'elle racontait la. Même si ça l'effrayait quelque peu. Lorsque Kendall finit de péter sa pile, Castiel lui répondit de la voix la plus calme qu'il avait en stock malgré son état.

Et vous croyez vraiment que vous énerver arrangera les choses ?

Ça allait juste rameuter tout le personnel à son bureau voilà tout. Et puis bon il avait déja un gosse capricieux à la maison alors ... Bordel. Dire que dans quelques jours à peine il allait être fixé pour savoir si Dorian était bien son fils, en voilà une autre ! Castiel avait véritablement envie de s'éclater la tête contre le mur. Attendez … Roy, Alexander, Dorian, et maintenant Kendall …

Quatre mômes ? Bordel …

Soupira t-il, presque pour lui même. Trois garçons et une fille ? Allez, y'avait un gamin sur chaque continent c'est ça ? Un dans chaque pays tant qu'à faire ! Mais quelle blague ! Quelqu'un la haut s'était dit : tiens, lui, il aura plein de gosses illégitimes ça va être super fun les gars ! … Bon, ce n'est pas se plaindre qui allait changer quoi que ce soit. Il cessa de regarder dans le vide pour regarder Kendall.

Ecoute – ça ne te dérange pas qu'on se tutoie ? La, tout de suite, je t'avoue que je ne sais pas du tout comment réagir, ni quoi te dire qui puisse te rassurer.

Autant être franc hein ?

Dans cette situation je comprends que tu en veuille à tes parents, mais je suis sûr qu'ils avaient leur raison de ne rien te dire. Ni de ne rien me dire non plus au passage.

Ah oui tiens, il s'était un peu exclu du truc en y pensant. C'est que dans ce cas, on lui aurait également menti à lui. Bon vous me direz, il n'a pas spécialement bien pris la chose quand la mere d'Alex lui avait annoncé sa grossesse. En meme temps, elle savait qu'il ne voulait pas de ce môme et l'avait gardé malgré tout, malgré qu'elle savait qu'il n'assumerait pas. Mais merde à la fin, ça n'était pas une raison pour ne rien lui dire !

Tu leur en a parlé?

Kendall avait quelque peu dépassé la limite et cela bien malgré elle. Peu importe, la situation n’excusait en rien qu’elle se mette à hurler comme une poissonnière ou qu’elle insulte son… Castiel. Oui, le jeune femme avait réellement conscience d’être allée trop loin mais crier lui avait permis d’extérioriser ce qu’elle avait gardé pour elle pendant un mois. Un tel secret, c’est quand même dur à porter. Pour autant, maintenant Kenny se sentait un peu cruche de s’être laissée en porter de la sorte. Cruche et mal élevée. Penaude, la française se rassit tout en présentant ses excuses à son… MVEP.

L’avait-il entendu ? En tout cas, comme s’il oubliait qu’en face de lui il y avait une fille qui prétendait être la sienne, il soupira.
Kendall avait-elle bien entendu ce qu’elle avait cru entendre ? Quatre mômes ? Quatre comme les Quatre fantastiques ? Intérieurement, Kenny se fit la réflexion que si le troisième avait la même tronche que le dénommé Alex c’est qu’il y avait un gêne défectueux dans la famille. D’ailleurs cette idée la fit bien rire. Peut être que cela était une preuve nécessaire et qu’au final, elle n’avait aucun lien de parenté avec ces gens ? Bon, c’était méchant de sa part et ça lui ressemblait pas mais en même temps c’est dernier temps, sa vie semblait être en pleine mutation ou du moins sa vie semblait être en train de devenir le scénario d’un télé reality show

Enfin bref, Kendall voulait bien plus d’information sur le fameux chiffre quatre car, jusqu’à preuve du contraire, il n’y avait que deux enfants sur l’unique photo de famille du bureau et plus elle ça faisait trois. Alors qu’elle s’apprêtait à poser la question à son… Non vraiment, elle ne pouvait pas se résoudre à prononcer le mot père ou papa. Elle avait déjà un papa, certes elle lui faisait la tronche, était réellement en colère contre lui et contre sa mère mais c’était son père et tout le monde disait qu’on avait qu’un père alors pourquoi Kendall, à 19 ans, se retrouvait avec un second père qui ignorait tout d’elle et dont elle ignorait tout également ? Re bref, pour le moment, elle se contenterait de l’appeler Castiel. Donc, sur le point de demander des renseignements, Castiel repris la parole.

- Ecoute – ça ne te dérange pas qu'on se tutoie ? La, tout de suite, je t'avoue que je ne sais pas du tout comment réagir, ni quoi te dire qui puisse te rassurer. Dans cette situation je comprends que tu en veuille à tes parents, mais je suis sûr qu'ils avaient leur raison de ne rien te dire. Ni de ne rien me dire non plus au passage.

Une raison ? A part l’égoïsme, la volonté de ne pas passer pour une trainée, l’envie de faire croire à tout le monde qu’on avait eut et aimé un seul homme dans sa vie et que malgré une grossesse précoce, ils avaient tenu, Kendall ne voyait aucune raison. Mais bon, le dire à voir haute l’énerverait à nouveau et la jeune femme avait réussi plus ou moins à se calmer. Au fond Castiel était tout aussi perdu qu’elle. Et c’était injuste de la part de Kenny de s’attendre à ce qu’il lui dise « ok, j’accepte la situation, ne t’en fais pas ». Déjà, comment pouvait-on se faire à une situation pareille ? Apprendre qu’une amourette de jeunesse avait eut un enfant, son enfant et que pendant dix-neuf ans, elle n’avait rien dit ?

- Tu leur en a parlé ?

- Non, dit-elle d’une manière plutôt froide, avant de se reprendre. Je veux dire… Ils ont vu que quelque chose n’allait pas. Depuis que je vous.. que je t’ai rencontré (et s’il s’agissait vraiment de son père, il lui faudrait surement un psy pour oublier la scène des toilettes) et que j’ai compris, je leur parle plus. Je voulais me laisser le temps d’avaler la chose mais j’arrive pas. Je peux pas. Au début, je voulais juste oublier, faire comme si je ne vous… Je ne t’avais jamais vu, comme j’avais fais avec la photo …

Parce que oui, plus jeune, lorsque Kenny avait découvert la photo, elle s’était posée des questions. Mais à 12 ans, on ne percutait pas assez vite, n’est-ce pas ? Ou alors on percutait tellement bien qu’on était capable de tout oublier en l’espace de quelques secondes. Cela dépendait surement de l’interprétation de la chose …

- Et puis on m’a donné cette stupide interview. Je voulais pas arriver comme ça et gâcher votre vie mais les mots sont allés plus vite que la pensée. Je suis...Désolée.

Ça pouvait se comprendre qu'elle ne leur ai pas parlé de ça. Comment aborder le sujet après tout ? Dire, hey maman, j'ai retrouvé le type sur la photo et je crois bien que c'est mon père ! … Et puis pourquoi s'excuser ? Elle n'y était pour rien la pauvre fille ! Elle avait apparemment découvert un immense mensonge sur sa vie, elle n'avait aucune excuse à lui présenter. Lui aussi aurait été furax si ses parents lui avaient menti comme ça.

Non tu n'as pas à t'excuses, je …

Bon, il fallait tout de même faire quelque chose pour réussir à se sortir de ce bourbier. Castiel se déplacea et alla s'asseoir sur la chaise à coté de Kendall, de l'autre coté de son bureau. Il lui dit alors d'une voix qui se tenta d'être calme et rassurante :

Ecoute, dans ce cas de figure je crois qu'il n'y a qu'un seul moyen de s'assurer que tout est vrai. Un test, ce sera une preuve infaillible. Personne ne pourra contester ça et on saura au moins sur quel pied danser.

Et a partir de la, il sauront quoi faire. C'était son pote qui faisait ce genre de boulot toute l'année qui lui faisait celui avec Dorian. Sûr qu'il allait bien se marrer en le voyant débouler pour la même chose avec une autre personne ! Enfin, même s'il était supposé être l'adulte dans l'histoire et savoir quoi faire, et bien franchement à part ça, il ne savait pas. Si, peut être essayer de rassurer Kendall.

Et si tout est vrai surtout ne pense pas que tu viendrais détruire ma vie. Ne t'en fais pas pour moi. On va faire au mieux que tu puisse enfin savoir ou tu en es.

Bien sûr que c'était aussi important pour lui de savoir si tout ça était vrai. Mais ce n'était pas lui qui venait de remettre en doute sa famille entière. Et puis bon, elle n'allait vraiment rien détruire. Et puis ça va, c'est pas comme si la gourdasse du quartier venait se présenter à lui comme sa fille! C'est juste que Castiel allait ne pas dormir beaucoup ces prochains jours avant d'annoncer à Alex et Roy la grande nouvelle ! Qu'ils avaient gagné non pas un grand frère, mais une grande sœur en plus ! Mas ça, il préférait être sûr avant d'y méditer. Bien que tout cela allait rester dans un coin de sa tête jusque la, une pensée parasite.

-Ecoute, dans ce cas de figure je crois qu'il n'y a qu'un seul moyen de s'assurer que tout est vrai. Un test, ce sera une preuve infaillible. Personne ne pourra contester ça et on saura au moins sur quel pied danser. Et si tout est vrai surtout ne pense pas que tu viendrais détruire ma vie. Ne t'en fais pas pour moi. On va faire au mieux que tu puisse enfin savoir ou tu en es.

Kendall se contenta d’hocher la tête, ne trouvant pas vraiment de mot à la situation. Castiel avait raison, le test de paternité était la meilleure solution pour savoir si tout ça était vrai ou si elle s’était fait des films. La jeune femme avait également conscience que cela ne plairait pas forcément à ses parents. Kenny aurait du les appeler, leur faire part de ses incertitudes, voir comment régler la chose avec eux mais sincèrement, elle n’en avait pas envie. Pour ce test de paternité, elle se passerait d’eux et agirait ans le dos. Ensuite elle leur demanderait des comptes.

-Et comment on fait ? Pour le test je veux dire.

Et oui, c’était une première pour l’étudiante qui n’avait jamais eu à faire ce genre de test. (encore heureux remarque). La jeune femme espérait qu’elle n’aurait pas à attendre un bout de temps avant d’être fixé. Ça faisait déjà un mois qu’elle se trainait cette casserole, il y avait fort à parier qu’elle ne supporterait pas un nouveau mois d’attente

-En fait, reprit-elle, je sais pas pour vous…Euh toi mais je me sens plus trop de faire cette interview.

Elle avait conscience qu’elle risquait de perdre une opportunité mais trop d’émotion d’un coup, ce n’était pas bon et Kendall n’aspirait qu’à une chose, être seule. Elle avait un peu le sentiment d’avoir couru un marathon en l’espace de quelques minutes. Bien sûr Castiel était sympa, il ne l’avait pas mis à la porte en lui interdisant de remettre les pieds dans sa galerie mais la jeune femme avait besoin de s’isoler. Peut-être avec un gros pot de glace et John Travolta dans son film préféré Grease.

-Est-ce que ça te dérange si on se voit un autre jour ? Enfin un autre jour que le test.

Comment ça se passait un test adn ? Et bien eux, n'avaient pas grand chose à faire mis à part attendre.

C'est rien de compliqué. Un peu d'adn que l'on trouve dans la salive, et on attends les résultats. Un ami à moi travaille la dedans et il peut nous le faire en quelques jours.

Du coup ils n'avaient qu'à passer le voir, et ce serait vite réglé. Bon du coup, Castiel allait devoir attendre deux résultats ? Putain de vie ! Il n'était plus non plus très chaud pour faire cette interview. Très franchement ça ferait un peu bizarre, en sachant ce qu'ils savaient. Ou pensaient savoir. Il secoua la tête.

Non ne t'en fais pas, à moins que ça ne te porte préjudice pour ton boulot, ça me va très bien de repporter ça.

A plus tard, à beaucoup plus tard même. Du moins dès que tout ce bordel sera réglé. Très sincèrement, Castiel serait bien tenté par sortir ce soir. Mais il ne pouvait pas. Il avait ses mômes à la maison et ce soir Roy avait invité un copain de classe à dormir chez eux. Alors il allait devoir faire bonne figure. Remarquez, ça faisait quelques semaines qu'il était au courant de l'existence de Dorian, et les garçons n'avaient rien remarqué. Bon, Roy était trop petit de toute façon, et Alex, mis à part jouer les héros pour les yeux d'une nana, n'avait pas d'autres soucis dans sa vie. Donc bon, il allait faire bonne figure tout en se demandant comment il allait pouvoir gérer tout ça. Mais rien d'impossible. Il prit un post it et un stylo, et nota une adresse et en dessous, un numéro de téléphone.

Dès que tu le pourra, passe à cette adresse. Demande Matt. C'est l'ami en question. Et le numéro c'est le mien. Au cas ou.

Dit-il en lui donnant le post it. Castiel allait quand à lui appeler Matt pour le prévenir qu'une certaine Kendall Lancaster allait passer un de ces jours pour réaliser un test adn. Castiel n'avait plus besoin de passer vu qu'il avait déjà son propre adn. Quelle vie sérieux. Et oui, l'ami était juste un ami, pas de sous entendu !