Une journée comme une autre [PV Ed-Cas / Hot]

Cas était arrivé de bonne humeur au boulot ce matin. La veille, lui et sa femme étaient arrivés au tribunal pour avancer un peu dans leur histoire de divorce, et il pouvait dire que les choses avaient avancé. Si il y a encore peu de temps les choses étaient floues, maintenant, cela commençait à se préciser un peu. Ils avaient un peu mieux discuté de comment ça se passerait avec leur fils, de combien ça allait leur coûter aussi tout ça ! Parce que mine de rien, ça coutait cher un divorce. Bon sang si un jour son gamin Roy lui demande quel métier faire pour gagner beaucoup d'argent, il lui proposera avocat ou un truc dans le genre. Enfin, si son but dans la vie était de gagner beaucoup de fric, Castiel allait devoir un jour le prendre entre quatre yeux afin d'avoir une petite conversation avec lui. C'était selon lui une idée très stupide. Certes on a tous besoin d'un minimum d'argent, mais notre bonheur ne devait pas en dépendre. Il y avait des choses tellement plus importantes … Et penser que son fils un jour puisse être si matérialiste lui foutait des frissons ! Mais il délirait ! Pour l'instant, il était petit, n'avait que 5 ans, et avait toute la vie devant lui. Et toute son innocence d'enfant, mise à mal à cause de ce foutu divorce. A sa future ex femme et lui de faire en sorte que tout se passe le plus doucement pour lui.

Mais bon, il était au boulot, et de ce fait, il faisait en sorte de ne plus y penser. Certes des fois c'était très difficile, mais il devait s'efforcer de le faire. Sinon il allait perdre la boule. Et il serait moins efficace au boulot et il ne le voulait surtout pas. Il ne manquerait plus que ça …

Aujourd'hui, Castiel devait recevoir un homme afin d'éventuellement afficher l'une de ses toiles dans sa galerie. Il se devait de voir s'il allait le faire oui ou non, ce n'était pas la foire tout le monde ne pouvait pas venir et voir son travail affiché. Mais pour le coup il se disait qu'il accepterait sûrement. Apparemment, cet homme était professeur d'art à l'université de la ville. Bon, il était d'accord que certains profs avaient une vision de l'art très bizarre. Lui même était diplômé en art, il avait eu le temps d'en voir de toutes les couleurs. Il se demandait ce à quoi il aura droit ! Il savait une chose cependant, avec les artistes il fallait s'attendre à tout ! Non pas que ça lui déplaisait, il aimait beaucoup la diversité. De ne pas exposer tout le temps les mêmes choses était plutôt bénéfique pour lui et sa galerie.

Pour l'instant, Castiel restait dans son bureau à régler deux trois papiers. La réceptionniste à l'accueil le préviendra dejà lorsque le prof viendra lui proposer son travail. En attendant il réglait des détails administratifs, ces trucs chiants dont il faut pourtant s'occuper à un moment ou un autre.

Les gens s'imaginent souvent que lorsqu'on est directeur de quoi que ce soit, on a toujours une tonne de papiers à rempli. Ce n'est qu'à moitié vrai. Il avait de la paperasse c'est vrai, mais ça ne restait pas son activité principale. Il y avait des choses dont il ne s'occupait pas lui même, comme de la comptabilité. Lui et tout ce qui touchait aux chiffres ça a toujours fait deux. Voir plus. Alors il laissait ça à un cabinet, leur faisant plus confiance à eux qu'à lui pour ce genre de choses. Cela lui faisait de la paperasse en moins, mais il lui en restait toujours à faire.

Puis il reçut un coup de fil interne, le stoppant dans son activité. C'est sa réceptionniste. Elle lui fait savoir que son rendez-vous est arrivé. Enfin, que le prof qui venait pour se faire exposer était arrivé. Alors il la remercia et raccrocha. Bien, voyons voir à quoi il aura droit ! Avec les artistes il pouvait s'attendre à tout. Cas rangea un peu les papiers dont il s'occupait, de manière à ce que son bureau ne ressemble pas à un foutoir sans nom, ce serait tout de même pas très pro. Du moins à son avis. Il sortit ensuite de son bureau situé au rez de chaussée et se dirigea vers l'entrée. Il le vit tout de suite, adossé contre le mur et ce qui semblait être la toile en question près de lui. Bon, au premier coup d'oeil il semblait correct. Niveau vestimentaire pas de folies comme il avait pu en voir, il semblait être propre sur lui. C'était déjà ça ! Après si ça se trouve, dans sa tête il était complètement barge. Mais ce n'était pas ce qui l'importait. Il pouvait être comme il voulait ce qui l'intéressait c'était son travail et rien d'autre. Cas' franchit le reste de distance qui les séparaient pour se poser devant l'homme en question :

Mr Alexander ?

Fit-il en penchant légèrement sa tête histoire de capter son attention. Difficile de sortir de sa bulle des fois lorsqu'on s'éclate avec son portable, Castiel pouvait confirmer. Enfin, peut être que les gens autour de lui n'étaient pas des geeeks comme lui aussi … Une fois qu'il eu l'attention du professeur, il se présenta :

Je suis Castiel Wilde, le directeur de cette galerie.

Joignant le geste à la parole, il tendit une main vers ce Mr Alexander, histoire de se saluer l'un l'autre. N'était ce pas la moindre des politesses ?

Les deux hommes se serrèrent la main histoire de rester polis et commencer une discussion dite normale. Bon, il marquait un point, il n'avait pas besoin de se présenter en fait.

Je connais votre nom, effectivement, mais ça s'arrête à peu près la.

Il savait juste qu'il était prof aussi, et qu'il peignait à ses heures perdues. Ceci mis à part il n'en savait pas plus. Et de tout de façon il n'avait pas besoin d'en savoir davantage pour accepter ou non sa réalisation. Ça ne dépendait pas de lui comme dit. Mais il appréciait toujours de discuter un peu avec les gens, histoire de les connaître un peu, de pouvoir ne serait-ce poser qu'un pied dans leur univers si spécial.

Il hocha la tête lorsqu'il lui dit qu'il avait une belle galerie. Ça faisait toujours plaisir à savoir et il en était content. Par contre la suite de sa phrase le laissa un peu perplexe. Le point commun entre un artiste et Peter Pan ? Il regarda le prof, un air amusé sur son visage. Ah ces artistes et leur esprit, à des lieux du nôtre … Il disait ça, il avait sûrement les mêmes diplômes que lui. Mais voyons, quel pouvait être le point commun entre les deux ? Peter Pan, qu'est ce qu'il faisait ce guignol déjà … Ah oui, il ne voulait pas grandir, rester un enfant et jouer, tout en évitant d'être capturé par un pirate. Bon il se doutait que ce n'était pas ça le point commun. Sinon il faisait quoi ? Il vivait dans son monde imaginaire ? C'était ça ? Il finit par répondre à moitié convaincu :

Ils vivent dans leur monde ? La toile ou autre support est leur île aux enfants, et les spectateurs sont des Wendy que l'artiste tente d'entraîner dans leur monde ?

Par exemple. Peut être qu'il avait une autre et meilleure explication et dans ce cas la il aimerait bien la connaître. Il se demanda si il posait cette question à ses élèves, histoire de bien les mettre dans le bain dès le début des cours. Possible, il en avait eu des profs chelous. Puis, pour continuer sur sa lancée, il ajouta d'un ton léger :

Et je suppose que dans l'histoire … je suis la fée Clochette....

Vu que la fée les aide à y arriver dans ce monde merveilleux, la poudre de perlinpinpin serait ici sa galerie d'Art. C'était pas si con finalement sa réflexion non ? Oui bon vu de l'extérieur de la tête de Castiel ça pouvait sembler zarbi.

Castiel ne pu que soupirer face à la réponse d'Edward. Bon visiblement, il ne connaissait pas le sens du mot humour, c'était bien dommage, les gens coincés comme ça. Enfin, coincés ou qui se donnaient un air supérieur. Bon il oubliait que pour l'instant c'était à Castiel de décider s'il pouvait accrocher ou non son oeuvre sur l'un de ses murs. Bien qu'il ne prenait généralement pas en compte le caractère de la personne qui avait réalisé l'oeuvre, parce que ça, les gens qui regardaient les tableaux et autres, ils s'en foutaient. Alors il avait des fois à mettre son avis personnel sur la personne de coté, l'histoire d'un moment. Enfin, c'était pas cool s'il ne comprenait pas l'humour. Dommage.

L'humour, ça ne vous dit rien, je suppose …

Simple constatation. Après chacun est comme il est, et ça, Castiel ne pouvait pas l'en blâmer. Alors son pays était désertique ? Soit, chacun avait son univers après tout, c'est ce qui fait aussi la diversité des oeuvres. A chacun son truc, à chacun son univers et ses délires. Bref, effectivement, pour ça, ils ne le feraient pas au beau milieu de la galerie.

Non, nous irons dans mon bureau pour cela.

Ce sera bien plus tranquille. Dejà ils pourraient parler au calme, sans attirer de curieux. Alors Castiel lui fit signe s'il voulait bien le suivre, c'était par la.

Si vous voulez bien me suivre.

Castiel lui montra alors le chemin jusqu'à son bureau qu'il avait quitté il y a peu de temps. Une fois arrivés devant la porte, Cas ouvrit la porte et laissa entrer son invité, puis entra en fermant la porte derrière lui.

Je vous en prie, mettez-vous à l'aise.

Dit-il en désignant une chaise face à son bureau. Même s'ils n'étaient pas la pour faire une rencontre, qu'ils étaient la pour parler peinture et autres gouaches, il était plus sympa d'être à son aise non ?

Castiel avait légèrement tourné la tête pour répondre à Edward lorsqu'il lui demanda quel était le nom de l'homme. Ne voyant pas pourquoi il ne devrait pas lui dire son nom, il lui dit alors :

Il s'appelle Gabriel.

Rien de plus. Peut être était-ce l'homme à qui il pensait tiens. Si ça se trouve ! Mais ça, dans le fond, ça lui importait peu. S'il voulait un peu papoter avec lui ça ne le dérangeait pas, tant qu'il ne l'empêche pas de travailler. Une fois les deux hommes dans le bureau de Castiel, ils prirent tous les deux place chacun sur un fauteuil, l'invité sur celui qui faisait face à son bureau, et Cas, et bien dans le sien, logique. Castiel eu un léger sourire au : très cher monsieur Wilde. Ça c'était amusant. Enfin, ce n'était pas non plus la grande déconnade du siècle, mais c'était bien. Comment est ce que ça se déroulait ? Oh ça …

Et bien c'est un peu comme vous le voulez. C'est à vous de me convaincre de vous exposer.

Après tout. Il n'avait pas de marche à suivre. Peut être que les autres conservateurs et autres avaient tout un plan à respecter, mais lui, ça le faisait royalement chier ce genre de trucs inutiles. C'était une perte de temps et ça tuait la spontanéité. Mais la plupart du temps, ces entrevues se ressemblaient. Ils se présentaient puis ils parlaient de l'oeuvre à exposer. Enfin l'artiste la défendait ou plutôt la lui vendait. Elle et une petite partie de lui également. Des fois ça ne se passait pas du tout comme ça, et la personne qu'il avait en face de lui était limite ingérable ou au contraire était muette comme une carpe, ou répondait par des énigmes.

Mais généralement les personnes que je reçois me montrent leur oeuvre, me la font découvrir, et puis ils me font voyager dans leur pays imaginaire.

Et c'était un peu la condition pour qu'il accepte. Si Castiel voyageait, et bien c'était un très bon point pour qu'il accepte. Après il y avait deux trois autres petits critères, mais si le principal était bon, c'était quasiment gagné. Le reste de tout de façon c'était à lui de décider, et ça le prof ne pouvait rien faire. Puis il se pencha sur son bureau et y croisa les bras dessus. Il fixa son interlocuteur droit dans les yeux et ajouta :

Et je suis sûr qu'un pays imaginaire désertique puisse être attrayant.

Il ne demandait qu'à voir. Dans ces cas la il se mettait dans la peau d'un simple spectateur, rien de plus, et il demandait simplement à ce que la magie opère.

Castiel se tu alors et laissa la parole à Edward, et écouta sa petite introduction, bien sagement. Peut importe ce qu'il dirait, il ne le coupera pas, il souhaitait tout entendre du début à la fin, sans interruption. Vint alors le grand moment ou il dévoila sa toile. Du Rouge. Rien que du rouge. Un bien beau monochrome. Apparemment c'était la couleur avec laquelle il travaillait en priorité. Ou plutôt, la seule avec laquelle il travaillait. Il eu le temps d'en avoir la certitude tout au long de son exposé sur son travail sur la couleur rouge. En tout cas tout cela l'intéressait grandement. Il aimait beaucoup les artistes qui ont leur univers bien à eux, peut importe lequel, il était toujours très intéressant. Alors oui, l'univers de cet homme l'intéressait beaucoup. Tout l'univers était intéressant, à un point ou il en vint à regretter qu'il n'ai pu emporter avec lui qu'une seule toile. C'était vraiment dommage. Surtout qu'il avait apparemment plein d'autres choses très intéressantes.

Le Yves Klein du rouge ? Ce qu'il ne fallait pas entendre des fois. Enfin, tous les artistes ont leur égo, plus ou moins démesuré. Il comprenait cependant ou il voulait en venir avec cette comparaison peu modeste. S'il avait des questions ? Oui, qu'est ce qui le faisait sourire comme ça.

Non, je n'en n'ai pas. En revanche, ce n'est ni à vous ni à moi de décidez si vous êtes au rouge ce qu'est Yves Klein au bleu.

Si tel était le cas tant mieux alors. Mais le jour ou il pourrait se comparer à Klein n'était pas encore arrivé. Enfin, il en avait connu des bons niveau chevilles qui enflent, et il mettait sûrement ce prof dans le lot.

Cependant, je trouve ça … dommage que vous n'ayez pu emporter qu'une seule toile. J'ai réellement pu sentir la passion qui vous anime pour votre art, et j'ai sincèrement apprécié.

Castiel reposa ses yeux un instant sur la toile qu'avait emporté le prof. Vraiment, a croire qu'il n'avait emmené qu'un amuse bouche, le mettant en appétit, ayant hâte d'en avoir plus. Une seule et unique toile exposée ici ? Ce n'était même pas pensable ! Puis il finit par se lever et faire le tour du bureau ne quittant pas la toile des yeux. Une fois de l'autre coté il s'assied sur son bureau et regarda son interlocuteur dans les yeux :

Je m'en voudrais si je ne vous propose pas qu'on expose plus de vos toiles. J'ai encore envie de vibrer lorsque vous me racontez l'histoire du Rouge. Et j'aimerais que les visiteurs puissent eux aussi vibrer et comprendre toute la force de cette couleur, et j'ai peur qu'une seule toile serait leur donner trop peu.

Une seule toile ? Ce serait trop peu oui ! Il fallait marquer le coup, ça pourrait être tellement intéressant ! Ça lui dirait bien d'organiser une exposition contenant uniquement du route. Une expo sur le rouge. Ou même carrément un vernissage pourquoi pas ? Mais il se devait de demander l'avis de l'artiste d'abord. Sans quitter des yeux Edward, il lui proposa donc :

Cela ne vous dirait pas de remplir les murs blancs de ma galerie de votre Rouge ?

Bien à la vue du sourire qu'il eu, il était visiblement d'accord avec sa proposition. Oh c'était cool ça ! Après il aurait été un peu étonné qu'il refuse. Il venait avec une seule toile, et puis il se voyait proposer une exposition entière ! Hé il avait su le convaincre. Castiel était persuadé qu'ils pourraient faire quelque chose de bien avec tout ça ! Une exposition si singulière ne manquera pas d'attirer les gens c'était sûr. Niveau touristes, il la sentait bien cette affaire. Et au niveau personnel, il pensait que ce sera vraiment très intéressant de réaliser tout ça. Et pour ce qui est du transport des oeuvres, il n'avait pas à s'en faire, c'était son problème si tout ça se faisait.

Oh ne vous en faites pas pour le transport, on a dejà eu l'occasion de faire venir des toiles ne tenant pas dans une voiture ordinaire.

Du coup il se voyait souvent obligé de louer des véhicules pouvant contenir davantage, ça, ils avaient l'habitude ici. Cependant, il ne pouvait pas lui faire signer un quelconque papier avant d'avoir réglé un léger détail, et pas des moindres :

Mais j'aimerais tout de même voir ces oeuvres avant de tout faire venir ici.

Avoua t-il à Edward. Il ne pouvait pas se contenter d'une simple vidéo projection. Il se devait d'avoir tout vu de ses propres yeux tout ce qui serait exposé ou non dans ses locaux. Juste histoire de vérifier tout ça. Et pour sa phrase, c'était juste très simple. Il n'y avait pas de sens caché, pas du tout.

Et bien, j'aurais bien aimé consacrer une exposition complète sur votre travail. Si tout est en Rouge, cela risque d'être fort intéressant. Si vous êtes d'accord bien entendu.

Il ne pensait pas à ce qu'il déboule avec ses pinceaux et s'éclate à repeindre les lieux en rouge. Après tout il voulait encore faire d'autre expo dans les années à venir, et les locaux se devaient d'être au maximum neutres. Bien que, ça aurait été tentant il ne pouvait pas se le permettre. Après il était toujours possible qu'il réalise quelque chose dans ces lieux, il fallait juste voir quoi. Il jeta un coup d'oeil a la peinture qu'il avait sous les yeux, puis tourna son regard sur Edward :

Vous êtes un vrai passionné, pas vrai Mr Alexander ?

Fit Castiel en souriant à son interlocuteur. Il avait face à lui un sacré personnage, il en était convaincu. Ceci dit, il ne le connaissait que depuis quelques minutes, rien de plus. Il avait hâte d'en savoir plus.

Ah, voilà qui était cool ! Edward n'était pas contre l'idée de lui montrer un peu plus de ses oeuvres. Chouette. Cette idée réjouit pas mal Castiel, qui craignait de se voir essuyer un refus. Parce qu'il avait deja eu des cas ou des gens refusaient de lui montrer plus, pour X ou Y raison. Parce qu'ils n'étaient pas content de leur oeuvre, parce que ce n'était pas prévu … Bref il avait eu plein d'excuses et de raisons différentes. Mais la qu'il accepte de lui montrer un peu plus de son monde, et en avant première, c'était une nouvelle qui le réjouissait.

Voilà une bonne nouvelle !

Fit Castiel visiblement réjoui qu'il accepte. C'est qu'il se devait de voir tout ce qui serait accroché dans ses locaux. Il ne connaissait absoluement pas cet homme, ni son travail, donc il ne pouvait pas lui faire confiance aveuglément.

Dites moi quand ça vous arrange que je passe, mes horaires seront les vôtres.

Lui, il pouvait partir quand il le souhaitait, parce que ce serait pour le boulot. Et parce qu'il est le chef, donc il décide. Hé oui, la classe. Donc il serait un peu disponible n'importe quand. Et puis, parce qu'Edward avait sûrement des choses de prévues, un emploi du temps à respecter, des cours à donner et tout. Et puis il avait sûrement une vie et d'autres choses à faire que de recevoir des gens pour une petite visite de son atelier perso. Et Cas ne se voyait pas non plus débouler comme ça chez les gens. Ça ne se faisait pas, tout de même. Ah, visiblement, il avait une question à poser.

Je vous écoute.

Fit-il calmement, en posant son regard sur l'homme, qui lui regardait par la fenêtre, l'air rêveur. Il ne savait pas grand chose sur ce type, mais en tout cas, sur l'aspect physique, il n'était pas désagréable à regarder.

Pourquoi aimait-il l'Art ? C'te question. Castiel passa sa main dans ses cheveux, repensant à sa question. Puis, calmement, y répondit :

Je n'aurais pas assez de temps pour vous répondre vraiment pourquoi. Disons que j'ai toujours aimé l'Art. Mais que j'en suis tombé amoureux lorsque je vivais à Londres. Allez savoir pourquoi. On ne peut pas vraiment expliquer pourquoi une chose vous passionne et pas une autre.

Bien qu'il serait ravi de philosopher sur le sujet pendant un bon moment, il ignorait si ce serait au goût de son interlocuteur. Après il y aurait plein d'autres choses qui entraient en compte dans cette histoire, mais ils n'étaient pas la pour parler de sa vie non plus. Peut être au fil de leurs rencontres qui sait. Puisque s'ils ont une expo à mettre en place, ils auraient à se voir plusieurs fois. C'était aussi l'artiste qui décidait de comment mettre en place l'exposition, avec Castiel lui même. C'est qu'il avait l'habitude de ce genre de choses maintenant, il savait comment procéder. Oh, et pour sa vie privée, qu'il ne s'en fasse pas trop !

Bof, en ce moment ma vie privée n'est pas au beau fixe, alors un soir ou un week end, ça m'est un peu égal dans le fond.

Avec le divorce et tout ça, il n'était heureux de renter chez lui que pour voir son fils. Non mais vivre sous le même toit qu'une ex femme, c'était affreux. Ils tentaient de faire au mieux pour leur petit, mais que c'était difficile ! Devant Roy ils tentaient d'être les plus normaux possible, mais quand le petit n'était pas dans les parages, c'était tendu. Au début c'était froid. Aucun mot. Maintenant, c'était juste tendu. Ils communiquaient un peu, mais pas trop. Le strict minimum. Pour régler le divorce, prendre un peu d'avance dessus, pour prévenir l'autre quand l'un devait s'absenter aussi. Ainsi il devra la prévenir de cette future absence. Alors quand est ce qu'ils pourraient voir tout ça ?

Peut être un week end ? Ça vous irait ?

Proposa t-il à tout hasard. Ce serait plus tranquille qu'un soir après le boulot de chacun ou juste avant. Si ça lui va bien sûr, et que ça n'empiète pas sur sa vie privée à lui aussi.

Et bien voilà que ce cher monsieur lui proposait carrément de venir voir ses toiles maintenant ! Oh, pourquoi pas après tout... il se retourna et alla vers son bureau pour voir dans son portable s'il n'avait pas des trucs de prévu par après. Hum, non rien d'important. Pas de rendez vous ou de choses qui nécessite sa présence. Et puis de régler ça maintenant serait toujours du temps de gagné. Ainsi il pourra faire autre chose de son week end plutot que de courir dans New York comme un idiot. Alors il se tourna vers lui et dit :

Aller vendu ! De tout de façon je n'ai rien de prévu pour après alors que je sois en déplacement pour une future expo ne sera pas un soucis.

Soyons fous ! Sur ce, il prit son portable dans sa poche, et prit quelques papiers qu'il mit dans un sac. La dedans il y avait quelques formulaires pour régler cette histoire d'expo. C'est qu'il était positif quand à cette histoire, il la sentait bien. Sûr qu'ils feront une exposition très bien et très originale ! Puis il attrapa son long manteau beige qu'il enfila et une écharpe qu'il mit autour de son cou. Nickel chrome, il était partant !

Je vous suivrait avec ma voiture.

Dit-il. Ça semblait logique non ? Comme ça chacun pouvait faire ce qu'il voulait une fois cela terminé, Edward n'aura pas à le rammener, et si c'était Castiel, et bien pas la peine de revenir pour la voiture d'Edward laissée ici.

Aller c'était parti pour la petite excursion de la journée ! Une fois les deux hommes sortis du bureau, Castiel prévint tout de même la réceptionniste qu'il allait s'absenter pour une durée indéterminée. Celle-ci se contenta d'hocher la tête. Elle avait vu qu'il était accompagné de l'homme avec qui il avait rendez-vous pour une exposition de toile. Elle devait se douter maintenant qu'il s'agissait de ça. A force hein ! Mais au moins si on le cherchait, on savait ou il était. Une fois sortis de la galerie, le vent se fit sentir, et une bourrasque vint s'engouffrer dans le manteau de Mr Alexander, et fit voler ses cheveux au passage. Vision plutôt plaisante. Du coup, Castiel ne comprit à moitié que la phrase qu'il prononça. Un truc avec pluie et art … La pluie est de l'art ? Non il n'avait dû dire ça. Du coup Castiel ne répondit pas. Il se contenta d'hocher la tête lorsqu'Edward lui dit qu'il attendrait ici le temps que Castiel ne prenne sa voiture. Sur ce, il s'y dirigea. Celle-ci était garée non loin d'ici, Cas ne mit pas longtemps à y parvenir. Une fois dedans il mit le contact et démarra. Une fois derrière la voiture d'Edward, celui-ci remarqua sa présence, et ils débutèrent leur petit trajet. Enfin petit, dans ce pays tout est démesuré... Au bout d'un moment quand même Castiel demandait ou est ce qu'il le guidait. Ça faisait une petite demi heure qu'ils roulaient, et le paysage avait déjà bien changé. Ce n'était pas pour lui déplaire, le coin était sympa.

En effet ça change pas mal ! Mais c'est tellement plus agréable …

Fit Castiel en observant les alentours. Ouaip, la home sweet home d'Edward était bien agréable. C'était plus calme. Etrangement plus calme. Oh ça lui plaisait bien, ça faisait du bien. Le tumulte de la ville était bien loin maintenant. Oui, Castiel voulait bien le croire lorsqu'il disait que pour travailler c'était plus facile, plus agréable. Le russe suivit ensuite le professeur à l'intérieur de sa maison, découvrant l'intérieur des lieux. Sympathique aussi. Puis il lui proposa de boire quelque chose, le sourire aux lèvres.

Je ne dirais pas non à du thé si vous voulez bien.

Ce ne serait pas de refus. Avec ce sale temps, ça ferait du bien au moral ! Non pas par rapport au temps froid, ça, il s'en foutait. Cependant, il y eu quelque chose qui le frappa, et ce dès qu'il avait posé les pieds chez Edward.

Ce que c'est calme chez vous...

Etonnant ! Pas de bruit. Ou si peu … Peut être qu'à force Cas s'était habitué au bruit pour que le silence lui fasse bizarre. Bon après au boulot c'était calme il ne pouvait pas dire. Mais dans sa vie privée c'était plus mouvementé. Un gamin de cinq ans, aussi adorable soit-il, ça fait du bruit. Puis il y a les voisins, qui ne sont pas les rois du silence non plus, la ville en dehors qui ne dormait jamais … Ceci dit, les grandes villes il en avait l'habitude. C'est peut être pour ça...

Peu après être entré, Castiel entendit un bruit qui rompit le calme de la maison. Vinrent alors deux chiens, visiblement curieux de savoir ce qui se passait chez eux. Ils allèrent d'abord saluer leur maître, puis, curieux, s'approchèrent de Cas histoire de voir qui était venu. Puis son hôte lui expliqua qu'ils n'avaient pas l'habitude de voir du monde.

Ne vous en faites pas, il n'y a pas de soucis.

Apparement, Edward était du genre solitaire. S'il aimait les chiens ?

Pas vraiment, mais je n'ai rien contre eux.

En fait, les chiens modèle porte clés, il trouvait ça un peu ridicule, mais ne voulant pas froisser Edward, il préféra ne rien dire. A choisir, autant prendre un vrai chien, grand, qui ressemble à un chien quoi. Après chacun ses goûts, qui était-il pour juger !

Tant qu'ils sont bien dressés c'est l'essentiel.

Il pourrait apprécier même les porte clés, tant qu'ils étaient bien éduqués, qu'ils n'aboyaient pas à tout va. Ça, il avait une voisine en Angleterre qui avait une de ces crottes qui aboie tout le temps … C'est sûrement à ce moment la qu'il avait décrété qu'il ne les appréciaient pas plus que ça.... Bien, si il l'invitait à voir ses oeuvres, avec plaisir ! Le laissant préparer le thé il alla alors voir les tableaux présents dans les environs histoire de se faire une idée plus précise quand aux travaux d'Edward. Puis une bonne odeur vint le sortir de sa contemplation des tableaux de l'artiste. Il tourna alors la tête et vit que le thé avait été déposé sur la table basse du salon. Puis Edward revint à sa hauteur, lui proposant une cigarette. Cas secoua la tête de gauche à droite :

Non merci, je ne fume pas.

Cependant il n'était jamais gêné lorsque quelqu'un fumait à coté de lui. Et puis Edward était chez lui après tout.

Les toiles que vous avez accroché, voudrez-vous les exposer ?

Ou bien avait-il des choses plus intéressantes à lui proposer.

Il écouta son interlocuteur lui expliquant que ce sera à Castiel de choisir ce qu'il souhaitera exposer dans sa galerie, tout en prenant en main la tasse de thé. La tasse était fumante et l'odeur qui s'en dégageait était très agréable. Cas en prit une gorgée, tout en regardant les autres travaux d'Edward, dans son mini musée. C'était chouette d'être un artiste, on pouvait décorer son chez soi comme on voulait sans avoir besoin d'aller dans des magasins de meuble. Il y avait juste besoin de prendre quelques tubes de peintures, du papier et voilà ! Si le thé lui convenait ? Tout en prenant une nouvelle gorgée, il eu un sourire qui en disait long. Une fois le liquide chaud avalé, il fit :

C'est peut être con, mais chaque fois que je bois du thé, je ne peux m'empêcher de repenser à mes années passées en Angleterre. Ça fait peut être le gros cliché, mais c'est plus fort que moi.

C'était en quelque sorte sa madeleine de Proust. En fait il y avait une image précise qui lui revenait, celle de sa désormais défunte grand mère qui adorait son petit rituel du thé. Chaque fois qu'il allait chez elle il n'y échappait pas. Si au début c'était barbant, il avait apprécié ces petits moments à ne rien faire d'autre qu'apprécier l'instant présent, ce qui devint sa manière de vivre au fil du temps. Enfin, pour revenir justement à l'instant présent, ils parlaient de ce qu'ils exposeront dans les temps à venir.

Il serait intéressant d'y ajouter quelques oeuvres comme ça, tant que ça reste dans le thème du Rouge.

Enfin, il avait la grande impression qu'en fermant les yeux et désignant du doigt au hasard une de ses oeuvres, il tombera sur une oeuvre rouge.

Et je voudrais bien voir les autres travaux que vous avez réalisé, si vous le voulez bien.

Après tout ils étaient chez Edward, Castiel, bien qu'il était le directeur d'une galerie qui accueillerait peut être bientôt les travaux du premier, n'était qu'ici en tant qu'invité.